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Des enfants renvoyés à la maison sans ménagement !

Tous les matins dès 9 heures, des groupes d'élèves en divagation sont perceptibles dans les rues de Kinshasa. Ce sont des élèves non en règle des frais scolaires, et qui sont renvoyés à la maison sans ménagement.

L'après-midi, c'est à partir de 13heures 30 minutes, soit une heure et demie après le début de la deuxième vacation. Chaque année scolaire présente ses « spectacles » d'élèves litigieux, qui sont en vadrouille, faute de retourner instamment à la maison. Une fois en dehors de leurs écoles respectives, ces élèves pénalisés se regroupent en fonction de leurs affinités. La tentation d'errer en lieu et place de prendre le chemin de la maison habite le mental collectif des élèves, en pareilles circonstances.

 Il s'observe qu'annuellement, les élèves temporairement renvoyés font preuve de déséquilibre psychologique. Car se sentant rejetés, nombreux dont ceux du niveau élémentaire ne peuvent donner à cette forme d'exclusion sa connotation effective. C'est alors que des filles d'âge pubère tombent généralement dans des pièges des « coureurs de jupettes » qui prolongent leurs présences dans les rues, à cet effet. Des garçons du même âge qui, eux aussi se mettent ensemble, forment des groupes enclins au dérapage. Cette situation d'enfants hors de l'école à cause d'argent, préoccupe biens des parents qui prennent à cœur le devenir de la jeunesse.

A chaque école fonctionne un comité des parents, considéré comme une structure partenaire et interlocutrice de l'établissement. « A l'impossible, nul n'est tenu », renseigne un adage. Au Congo, les écoles fonctionnent en dehors d'un système de subvention. Pour celles du secteur privé, n'en parlons même pas. Les parents sont donc appelés à mettre la main en poche, pour scolariser leurs progénitures. Ceux qui ne s'acquittent pas au gré des demandes formulées par l'école, assistent impuissants au renvoi de leurs enfants. Parce qu'il n'y a pas de pédagogie efficace sans finances. Les comités des parents fonctionnent dans toutes les écoles, certes.

Tous par contre, ne sont pas bien placés pour mettre fin à ce système qui, non seulement pénalise mais aussi humilie nos enfants. Comme tous les parents ne sont ni commerçants ni soutenus par des envois mensuels de fonds de l'étranger, une seule voie de sortie est envisageable à ce jour : Que l'Etat réhabilite la politique salariale dans ce pays qui fait rêver nationaux et expatriés, par ses potentialités naturelles (...) », a confié le président d'un comité des parents à N'Djili.

Payne

Dernière modification le vendredi, 14 décembre 2012 20:12
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