Pour les observateurs avertis, une question persiste : « Pourquoi les jeunes kinois ne lisent –ils pas ? ». On serait tenté de répondre que les jeunes kinois privilégient le divertissement au détriment d'échanges d'idées. Il n'en est rien, les jeunes n'ont pas d'idéal, pas de repère et naviguent à vue. Les kinois évoluent dans un environnement où les œuvres de l'esprit n'occupent pas une place de choix. Il va sans dire que le relâchement comme au niveau de la famille. La pauvreté qui ronge ce pays ne permet plus aux parents ne prendre leurs responsabilités vis-à-vis de leurs enfants. Et pourtant, cela devrait commencer dès le bas âge. Quant aux écoles, rares sont celles qui disposent de bibliothèques. Il faut croire que l'Etat congolais n'a pas pensé à construire des bibliothèques publiques qui inciteraient les jeunes à la lecture. L'analphabétisme de plus d'un jeune kinois est aussi l'une des raisons de leur désintéressement à la lecture.
Résultats : les jeunes kinois s'adonnent aux loisirs tels que musique, le cinéma, théâtre. Une petite enquête réalisée à Binza-Delvaux corrobore clairement cette assertion. Sur un échantillon de 300 étudiants interrogés, à peine 24 d'entre –eux fréquentent la bibliothèque, soit 8%. Pour palier à cette situation, l'apport des parents d'impose. Les parents doivent créer de petites bibliothèques à domicile pour leurs enfants. Et dans certaines circonstances leur lire des bandes dessinées surtout avec ceux qui ont l'âge d'aller à l'école.
De son côté, l'Etat pourrait mettre en place des bibliothèques dans divers quartiers et diverses communes de la ville de Kinshasa, afin de faciliter l'accès de tout le monde et particulièrement des jeunes aux ouvrages. Il devrait aussi améliorer les conditions socio-économiques des parents en vue d'augmenter le pouvoir d'achat et diversifier leur demande, en se procurant des bouquins non seulement pour eux mais aussi pour leurs petits. Le gouvernement pourrait également subventionner les écoles tant privées que publiques par les dons continuels des manuels scolaires et autres bouquins pour l'acquisition par les jeunes des habitudes de lire. L'école pourrait stimuler les goûts de la lecture par la mise en place des bibliothèques scolaires, l'organisation des visites guidées dans différentes bibliothèques privées que publiques se trouvant dans la ville province de Kinshasa ainsi que par l'organisation des activités culturelles comme les Biblio forums, des concours littéraires etc.
Dans ce cas, l'engagement de toutes ces parties prenantes dans la création des habitudes de lecture chez les jeunes s'avère important pour un meilleur avenir culturel de la société congolaise. Toutefois, l'amour de la lecture n'est pas un don du ciel, comme l'invoque aussi Olivier Galland dans son ouvrage « Sociologie de la lecture », il se découvre au fur et à mesure de la pratique. Le lecteur change donc et renouvelle ses lectures au gré de ses expériences.
Source : groupelavenir.cd
Elysée Otswaba Omek (Stagiaire)