C'est ce que stipule l'article 43 de la constitution de la République démocratique du Congo, promulguée par le Président Joseph Kabila il y a exactement trois ans. Alors que d'importantes assises de l'Enseignement primaire, secondaire et professionnel sont en train de se dérouler à Kinshasa, force est de constater que ce gros chantier de l'éducation est très malade. Les résultats récoltés à la dernière édition de l'examen d'Etat en disent long et des hyperémotivités ont concouru dans une lutte farouche et obtenu l'interpellation du Ministre Maker Mwangu à cet effet. Hélas, qu'ont-elles apporté comme remède ? Sinon que le ministre revoie les choses au Centre de correction de l'examen d'Etat pour que des réussites maximales soient cette fois-ci enregistrées. Une révision au rabais sans doute.
L'entrée en classe dans une école de Goma
Pourtant, le problème doit être analysé en amont. Il y a déficit éducationnel dans le secteur de l'Epsp congolais en dépit des efforts notables que ses animateurs et autres partenaires déploient. Le secteur public étant à restructurer de fond en comble, le conventionné soufflant le chaud et le froid ; c'est alors que le privé agréé tire les ficelles de cette faiblesse pour faire le loi, méprisant le programme national ou du moins, comme l'a déclaré un responsable d'école, celui-ci n'est pas appliqué à la lettre ; le changement des éducateurs tant qualifiés que non qualifiés est un pain quasi quotidien dans les écoles privées de la Rd Congo ; la fixation des frais scolaires se fait selon les humeurs des promoteurs, sans nullement tenir compte du pouvoir d'achat des parents ; l'actualisation de ces frais suivant le cours de change ne reste pas en reste. L'Epsp sombre dans une léthargie et ses services encouragent cette donne par leur indifférence, qui ne dit mot consent, dit-on. Pire encore, des leçons de récupérations viennent s'ajouter à ce chapelet de malheurs ; Ce n'est plus une affaire des finalistes et autres maquisards, l'élève, même le plus assidu est contraint, quelle que soit sa classe, de prendre part à des cours supplémentaires payants, au profit du professeur et de ses autorités hiérarchiques. Malheur à celui qui s'y absenterait !
Toute personne a droit à l'éducation scolaire
Le voeux émis ici est de donner à tous la chance d'acquérir les connaissances, base de tout développement d'un peuple. En ce 21ème siècle, il est utopique de rechercher l'envol de la République démocratique du Congo avec un peuple illettré ou tout au plus ayant fait naufrage scolaire. Mais si la pensée est bonne, les armes ne sont pas égales et les écoles privées, qui, au lieu de soutenir les efforts du gouvernement pour relever le défi de scolarisation des peuples, comme ce fut le cas dans un autre pays africain, brillent par des exigences sans allégeance aux lois qui les régissent. L'appel est lancé à qui de droit de ramener les choses sur les rails.
Les établissements publics
La plupart des écoles publiques ne sont pas viables pourtant elles continuent de fonctionner avec la bénédiction de ceux qui doivent en assurer la qualité. Si du moins ce secteur était assaini, il serait étonnant de voir se frotter les mains les mains certains parvenus promoteurs dont la seule vision n'est que de se bourrer les poches sans toutefois se préoccuper du devenir de ceux qui lui sont confiés pour formation. Tant que les établissements publics n'auront pas joué pleinement leur rôle, il en sera de ce secteur comme il en est déjà de celui des télécommunications où le privé s'engraisse suffisamment tandis que l'Ocpt en pâtit. Qu'en est-il de la gratuité de l'enseignement en République démocratique du Congo ? La question mérite aujourd'hui ou demain une bonne réponse. Nous y reviendrons avec force détails lorsque les assises de Kinshasa auront donné leur fruit.
Emmanuel Badibanga
Source : groupelavenir.cd